Et là vous vous dites "Quoi ? Mais déjà ?! Il n'est plus à Cuba ?! J'ai loupé un train !" Et bien non, d'ailleurs je suis désolé de vous avoir menti, mais c'était pour la bonne cause.. Et pas de panique, tout va bien, c'était prévu..

Enfin officiellement je devais rentrer en France le 17 Mai, toute ma famille était prévenue de cette date de retour. Mais, je me suis fixé 2 ans de voyage maximum, et 2 ans c'est 2 ans, pas 15 jours de plus, déjà que je gratte 2-3 jours (oui mon aventure mondiale à commencé le 2 Mai 2017). Alors, comme me l'ont inspiré MaxyKass (des tourdumondistes rencontré pendant mon périple), je rentre plus tôt pour faire une surprise à ma copine, mes parents, mais aussi ma sœur, mes grands-parents et ma grand-mère que je n'ai pas vu depuis plus d'un an et demi ! Et puis c'est une manière pour moi de revenir doucement, une transition tranquille, en continuant à bouger comme je l'ai fait ces 2 dernières années puisque ma famille est étalée un peu partout en France.

J'écris ce débrief à chaud, maintenant, le 4 Mai, dans l'avion qui me ramène en France, pour que mon récit sur mon expérience Sud-Américanisme reste intact et n'ai pas changé avec le temps et le climat européen..


Déjà, petit retour sur mon expérience cubaine, je n'ai pas eu le temps de conclure dans mon dernier débrief, ben oui j'étais sensé y resté 2 semaines de plus alors j'allais pas me griller comme ça..

Au début j'ai beaucoup aimé Cuba, son rythme et son ambiance figée dans le temps, et puis avec le recul je me suis rendu compte du vrai visage de Cuba.

Les touristes sont toujours séparés des locaux, dans les restaurants et les transports notamment et quand j'ai essayé de me mélanger à eux, surtout pour manger, j'ai bien vu que ça ne leur plaisait pas trop, me faisant payer un prix touriste. Pour les transports en commun c'est presque mission impossible parce qu'ils renvoient direct les touristes vers les bus Viazul (la seule et unique, compagnie nationale de bus) ou vers les taxis. Du coup il n'y a pas ou très peu d'interaction avec eux, les seuls qui viennent vous parler spontanément c'est uniquement par intérêt. Il peuvent sembler bien gentil au début, mais finalement on se rend vite compte que c'est pour vendre un truc ou alors pour demander de l'argent.

Et en parlant d'argent, ce sont de bon arnaqueurs, pas des voleurs, mais des arnaqueurs. Dès qu'ils peuvent ils vont essayer de gonfler les prix, de faire payer plus, ou de se tromper en rendant la monnaie pour s'en mettre dans les poches. Pourtant ils ne sont pas à plaindre, je ne les trouve pas pauvre, ils ont une vie modeste du fait qu'ils soit un peu coupé du monde, mais pourtant ils ne sont pas pauvres. Les enfants ne travaillent pas dans la rue, ils sont bien habillés, avec souvent des vêtements et chaussures de marques internationales, et ont des smartphones. J'ai vu des pays où les habitants étaient bien plus pauvres. 


Une autre chose que j'ai pu remarquer ici, c'est le style de tourisme, qui est plus familial, entre amis ou en couple. Il n'y a pas ou très peu de voyageurs solitaires, et c'est pas facile de faire des rencontres comme j'ai pu les faire ailleurs dans les auberges de jeunesses ou même en visitant. D'ailleurs les gens ne voyagent pas ici, ils sont en vacances, ce sont des touristes en vacances, pas des voyageurs qui découvrent. La différence entre ces deux catégories c'est que le voyageur explore, alors que le touriste et vient voir ce qu'il voulait voir.

Du coup, pour la première fois en 2ans je me suis souvent senti seul, et je suis un peu déçu de finir mon tour du monde par un pays comme celui-là, pour ce manque d'interactions avec les gens.

Cependant ce pays et magnifiques, avec (très) peu de montagnes, des plages magnifiques et surtout l'architecture incroyable mélangé aux vieilles voitures, on ne peut que tomber sous le charme !


Pour en revenir à l'Amérique du Sud, le dernier chapitre de mon aventure, on m'avait dis que je serais déçu après avoir voyager en Asie. Et à ces personnes j'ai envie de leur dire que ce sont deux continents complètement différent et incomparable. Quand on me dit Asie je pense à la culture et la gastronomie en priorité, alors que l'Amérique du Sud c'est la nature, les montagnes et les amoureux de randonnées. Bref j'ai autant aimé l'un que l'autre !


Pendant mes 6 mois sur le continent Sud Américain, j'ai pu pratiquer l'Espagnol, une langue complètement nouvelle pour moi et il me dit parfois plus difficile de m'exprimer ici qu'en Asie, parce que là bas les gens parlent un minimum anglais, alors que ici c'est uniquement l'Espagnol ! Ou sinon c'était le Quechua pour m'exprimer, mais bon c'est pas non plus dans mon répertoire.. Donc j'ai vaguement appris l'Espagnol sur le tas, des mots, des phrases utiles, mais c'était surtout plus facile de le comprendre grâce à sa forte similarité avec le français. Le problème c'est que cet espagnol à changé selon les pays traversé, par exemple, en Argentine et au Chili j'ai mangé du poulet qui s'écrit pollo et se prononce "poyo". Puis en arrivant en Bolivie et au Pérou, la prononciation de ce même poulet s'est transformé en "pocho". Enfin en Colombie, pays où l'Espagnol serait le plus facile et le plus proche de l'Espagne, le poulet se disait "podjo". Voilà, juste pour vous démontrer que c'était de l'Espagnol partout mais que à chaque fois que je débarquais dans un nouveau pays j'avais l'impression de changer de langue !


Et en parlant de poulet, j'en ai mangé un tas ! C'était le plat de base, poulet riz ou frites ou parfois les deux. Pour la nourriture c'était pas très variés, toujours du riz et du riz à tous les plats. Bien-sûr je mets de côté les super bon asados argentins, ces énormes grillades de viandes variés où l'on mange comme 5 pendant un repas ! Mais bon pour le reste je les pardonne parce que soit ils avaient de la charcuterie (Argentine et Chili), soit de bonnes pâtisseries (Équateur et Colombie) et puis au Pérou ils avaient du cochon d'Inde, quand même c'est pas négligeable ! Ah et aussi les avocats, avec pleins de variétés différentes et les meilleurs du monde !


Sinon le peux d'espagnol que je maîtrisé m'a un peu permis de faire des rencontres et converser avec les locaux, notamment de jeunes Argentins et chiliens lors de leurs grandes vacances en décembre/janvier. Par contre j'ai été déçu des Boliviens et Péruviens, que j'ai trouvé classiques, n'ayant pas de curiosités ou l'envie de bavarder avec moi.

Mais cette impression à changer plus je remonter vers le nord, avec notamment des Colombiens géniaux ! Très gentils et attentionnés !


Côté paysage j'ai été gâté ! En grand amoureux de la nature, des montagnes et des randonnées, j'ai largement été servi entre la Patagonie et les Andes qui m'ont offert de magnifiques paysages et les plus beaux trekking que j'ai pu faire ! Et bien-sûr je n'oublierai jamais mon premier 6000, l'ascension la plus haute de ma vie, et sûrement pas la dernière !


Ce que je retiendrais particulièrement, c'est la musique, avec surtout le reaggeton, que j'ai bien aimé mais qui au bout d'un moment fatigue un peu. Et puis la musique a évolué au fur et à mesure que je remontais vers le nord, devenant de plus en plus chaude, surtout dans les Caraïbes. Mais surtout ce qui me marque c'est que la musique était toujours joyeuse et entraînante, pas de slow, de musique calme ou triste, toujours la fiesta !


Voilà pour ce continent qui m'a conquis pour ses paysages magnifiques !

Donc ce matin je suis parti de Santa-Clara en taxi collectif direction l'aéroport de La Havane, en mentant à tout le monde, et là je suis dans l'avion qui me ramène en France, que je n'ai pas vu depuis exactement 18 mois et 27 jours ! J'espère ne pas avoir de soucis administratif pour y rentrer (vont-ils me reconnaître à la douane ?) et j'espère que ma surprise auprès de ma famille va fonctionner..


PS : Le fameux débriefing avec les chiffres qui surprend beaucoup d'entre vous pour ma rigueur, arrive très vite, ainsi qu'un débrief spécial pour la fin de mon tour du monde avec mon ressenti, mes appréhensions et d'autres surprises !