Post du 10/03/2019 à 16h44 (22h44 Fr) à l'auberge de Latacunga


Cotopaxi, le deuxième sommet d'Equateur avec 5897 mètres mais sûrement le plus emblématique avec son cône presque parfait.


A la base je voulais faire le tour du volcan, une randonnée de 5 jours que j'avais vu dans le Lonely Planet des 1000 plus beaux treks du monde, mais je n'ai trouvé aucune autres infos à ce sujet sur internet. Pareil sur Maps.me, aucun sentier qui correspond à ce qui est décrit dans le livre de voyageur. Et en me renseignant auprès des agences de Latacunga qui organisent des tours au volcans, personne ne connaît cet itinéraire. Mais je garde espoir et me dit que je trouverais des infos auprès des gardes du parc, à l'entrée comme aux autres parcs Équatoriens que j'ai visité.

Je suis donc parti avec de quoi vivre en autonomie pour 5 jours ; un sac à dos bien chargé !


À la descente du bus, au bord de la Panamericana (la seule autoroute, gratuite, qui traverse le pays) il y a plusieurs pick-up taxis qui attendent les touristes. Avec un couple de brésiliens on se fait sauter dessus par un mec qui porte une veste floquée "guide volcan Cotopaxi" pour faire un tour, mais je dis que je préfère marcher, je suis la pour ça (pour info le tour d'une petite demi-journée coûte 25$, par personne). Les brésiliens qui vont faire le tour, me proposent de venir avec eux jusqu'à l'entrée du parc, sans que ça me coûte, de toute façon c'est que de la route.

Sauf que le sois disant guide (qui n'est rien d'autre qu'un chauffeur de taxi) me dit qu'il n'est pas possible de marcher, il faut rentrer dans le parc avec un véhicule. Je sens l'embrouille du business à plein nez et ça commence à m'irriter.


Arrivé à l'entrée du parc où il faut s'enregistrer auprès des gardiens, déjà "c'est Disney" (petit chalet avec souvenir, café, restaurant, toilettes payantes), et le chauffeur de taxi insiste pour que je vienne avec lui voir les gardes, qui je pense sont de mèche. Il leurs fait dire que je ne peux pas rentrer à pieds, et me disent que c'estun terrain privé, que je ne peux pas passer comme ça. Pourtant tous les véhicules, taxis mais aussi les voitures privées, ainsi que les vélos, y passent. Mon "ami guide" me soule pour que je vienne avec lui et me réclame même 2$ pour le petit trajet de 10 minutes qu'on vient de faire. Je lui file 50 centimes pour qu'il me lâche, il en demande pas plus vu mon énervement.

Puis un autre "guide-chauffeur de taxi" vient me voir en se disant que je vais être son client, sauf que je le remet gentillement à sa place en lui disant que la nature se gagné à la force des molets, pas en la polluant avec de gros 4x4 ; il n'insiste pas longtemps.

De mon côté je pars à la recherche d'un véhicule pour passer la barrière d'entrée, et le premier groupe de jeunes venus de Quito à qui je demande accepte. D'ailleurs je vois que ça énerve les chauffeurs de taxi, et ça me fait bien rire intérieurement. Les gardes du parc qui ont aussi vu la scène viennent me voir, techniquement ils ne peuvent rien me dire, mais juste pour m'embêter ils me demandent si je me suis bien enregistré et si je vais gravir le volcan, parce qu'il faut une autorisation spéciale, mais c'est pas mon cas.


Après tout ça, où je n'ai eu aucune infos sur les sentiers (à Disney il n'y avait même pas un plan !) j'arrive complètement énervé à la Laguna de Limpiopungo en 30 minutes, ce que j'avais prévu en une journée de marche. Vous savez cette sensation où vous partez serein pour visiter quelque chose ou voir quelque chose de magnifique, mais que rien ne se passe comme prévu et que ça vous fou en rogne ? Du coup vous appréciez moins cette superbe chose..!


Bref, j'ai essayé de me calmer, et je suis parti en direction du volcan voisin, le Rumiñahui, où il y a déjà moins de monde. Et faut se l'avouer le paysage est magnifique ! Je n'ai pas trop eu de chance avec la météo, c'était très nuageux et je n'ai pas pu voir le sommet du Cotopaxi, tout juste deviner sa forme par moment. Et encore un coup de gueule pour ce parc national où il n'y a aucun balisage, aucune information sur les sentier, rien, démerdez-vous ! Donc merci Maps.me et les quelques sentiers qu'il y a renseigné, même si en réalité il y en a pleins qui partent dans tous les sens !


J'ai monté ma tente (enfin celle d'Emmie, une française rencontré à Baños qui me l'a prêté) au milieu de nulle part, à l'abri du vent, près d'un ruisseau et en face du Cotopaxi, en espérant qu'il ne fasse plus son timide et qu'il sorte un peu la tête des nuages. Comme à mon habitude je me fais chauffer de l'eau pour me faire un maté de coca, et alors que l'eau commence juste à bouillir, j'entends le gaz diminuer.. merde, j'ai plus de gaz dans la cartouche du réchaud ! J'en étais sûr que le vendeur à Huaraz m'avait vendu une cartouche déjà entamée !

Comme un con je me sers une tasse de maté, puis il reste de l'eau chaud alors je m'empresse de me faire une soupe, et avec le reste d'eau je me fais une portion d'avoine, histoire de manger quelque chose parce que les pâtes crû c'est pas terrible.

Le mélange d'avoine et d'eau est vraiment pas bon, surtout avec une eau tout juste tiède. J'avais prévu ça pour les petits déjeuners, et je savais que c'était fade alors je l'ai mélangé avec une poudre saveur vanille (à défaut de chocolat en poudre), et ça parfume un peu.

Bref, il était tout juste 18h, je finissais de manger mon repas tiède, le volcan se caché de plus en plus derrière les nuages et le soleil derrière les montagnes, il commençait à cailler sévère, c'était l'heure de me jeter dans mon sac de couchage.


Lendemain matin réveil 6h pour espérer voir le volcan avec le levé de soleil, mais non toujours dans les nuages. Je fais un peu la gueule et j'ai pas de café pour me réveiller et me réchauffer (enfin si mais froid, alors bon..). Le temps que je range les affaires ça se lève un peu, le soleil sort des nuages mais pas le volcan. Je pars en direction de ma sortie du parc, je marche jusqu'au musée, puis je commence à faire du stop tout en marchant. À partir du musée c'est que de la piste où passe les voitures, c'est pas très intéressant.

Après bien 4-5km une voiture s'arrête pour me prendre, ce sont des allemands en voyage avec un guide privé, ils me déposent à la Panamericana où j'enchaîne avec un bus pour rentrer à Latacunga.


Voilà pour ce super Parc National, mais qui me laisse quand même un mauvais souvenir. C'est le paradis, mais il est envahi par les diables du business, ça gâche tout.

Personnellement je ne recommande pas d'y aller, pas pour une journée en tout cas où vous n'aurez pas le temps de faire de randonnée (ou le sommet du Rumiñahui à la limite, mais vous devez avoir un véhicule pour aller jusqu'à la Laguna Limpiopungo). En tout cas si vous compter y aller qu'un jour, je conseille de prendre un tour depuis Latacunga ou Quito, au moins vous savez ce que vous payer et pour quoi. Et puis vous n'avez pas les emmerdes à changer de bus et tout.

Bref c'est superbe mais trop accessible, du coup beaucoup de monde, ce qui ternit aussi le paysage.


Après ce faux plan de rando pendant 5 jours, je repars demain matin pour faire la célèbre boucle Quilotoa, 3 jours de randonnée (plus une balade entre de petits villages), pour arriver au lac de Quilotoa qui est perché dans le cratère d'un volcan ! Et je crois que c'est le lieu de tournage d'un James Bond, si vous connaissez ?