Post du 08/03/2019 à 11h29 (17h29 Fr) dans le bus Latacunga


Ah la forêt amazonienne, poumon de notre belle planète, elle recouvre 5,5 millions de m2 sur 9 pays ! Mais pas si facile à conquérir, loin de là..


Je suis parti à sa découverte ici en Équateur, j'aurai beaucoup aimé avant, en Bolivie ou au Pérou, mais la saison des pluies n'était pas la meilleure période pour y aller. Ici il pleut aussi, mais beaucoup moins que sur ses pays voisins. Je suis passé par un tour organisé (même si c'est vraiment le truc que j'aime pas), mais pas le choix, on ne s'aventure pas dans la forêt comme ça, à moins de s'appeler Tarzan ou Indiana Jones.. J'ai fais ce tour de 2 jours depuis Baños, mais c'est possible depuis de nombreux autres endroits en Équateur. 


Le premier jour n'était pas vraiment exceptionnel, j'étais même pas mal déçu. Ce n'était pas perdu au fin fond de la forêt, tout près de la route, à environ 30minutes de Puyo. Mais bon il fallait des activités facilement accessibles pour les enfants et personnes âgés qui viennent une journée..

On a commencé par descendre la rivière dans un canoé en bois, petite rivière tranquille, et je pense qu'il manquait un peu d'eau parce qu'on a pas mal touché les rochers.. Et le canoé n'était pas en une seule pièce, plusieurs pièces assemblées, donc y'avait pas mal d'eau qui rentrait et j'ai passé mon temps à écopé..


Ensuite on est parti au mirador Indichuris, avec une superbe vue sur le Rio Pastaza, où on a pu se lancer au dessus du vide en liane, énormes sensations ! On a mangé un repas beaucoup trop classique.. Et c'est reparti pour une balade de 30-45 minutes dans la forêt avec un guide local qui nous a appris quelques remèdes avec des plantes, avant d'arriver à la cascade où l'on a pu se baigner. Bon rien d'exceptionnel, une belle forêt, mais un chemin classique, facile, pas vraiment une folle aventure au milieu de nulle part..


La journée s'est poursuivie à la communauté Kotococha, où l'on a été accueilli avec de la chicha, une boisson à base de fruits mâchés en bouche avant d'être recrachés pour qu'ils fermentent ; très fort en goût, c'était pas vraiment ma tassé de thé.. On a eu droit à une danse traditionnelle avec des enfants, puis essaie de tir à la sarbacane. Sympathique mais ça ne faisait pas très authentique..


Puis je suis resté dans cette communauté avec un autre touriste de Taïwan pour y passer la nuit. Après le repas (spaghettis bolognaise, pas très exotique) on a eu droit à de l'alcool de sucre de canne, super bon, mais ça tape !


C'est le lendemain matin, après une nuit tranquille sans moustiques ni moustiquaire dans notre cabanon en bambou, que les choses intéressantes ont eu lieu : on est parti avec Esteban (petit groupe de trois, beaucoup mieux que la veille) dans la forêt dans le but de rejoindre une cascade. Esteban ne parle pas anglais, que espagnol ou Kichua (cousin du Quechua), donc j'ai pu mettre à profit mes connaissances en espagnol pour traduire au taïwanais. On s'est lancé dans un sentier utilisé par les habitants de la communauté pour aller chasser : complètement labouré ! Heureusement qu'on avait des bottes !


Esteban nous a donné pleins d'infos sur les plantes (les vénéneuses, les comestibles, celles pour la médecine, etc.) mais aussi sur les animaux qu'il y a dans le coin (plus beaucoup malheureusement) et comment ils les chasse en s'assayant en haut des arbres, en face d'autres arbres fruitiers où les animaux viennent se nourrir. Et aussi les bruits à faire pour effrayer un animal (style cochon sauvage qui serait un peu gros) ou justement leur tendre des pièges, mais aussi le sifflement à faire pour indiquer sa présence à un autre humain et éviter de se faire tirer dessus comme un lapin (Non y'en a pas dans la forêt amazonienne). On a aussi appris à faire un sac à dos en branches et lianes, utile pour transporter la viande chassée, ou des fruits.


C'était super cool, on suivait Esteban qui ouvrait un peu la voie en taillant les branches à la machette, on a traversé des ruisseaux, et puis au bout d'un moment j'ai eu comme l'impression qu'on s’était perdu.. On tournait en rond, on sortait des sentiers et Esteban a fini par nous dire qu’avec la pluie des derniers jours il y a pas mal d'arbres qui sont tombés et qu'on devait trouver un nouveau passage pour aller à la cascade.. Ça faisait déjà bien 2 heures qu'on marchait, sans pour autant avoir trop avancé, on pataugeait plus qu'autre chose entre les branches, les lianes et la boue super glissante, et puis on osait pas trop poser la main quelque part avec toutes ces plantes toxiques ou piquantes.. Mais au bout de pas mal de coup de machettes, de glissades et d'acharnement on est arrivés à la cascade, avec pour récompense une bonne petite baignade rafraîchissante !


On est rentrés par un chemin beaucoup plus court, et Esteban est monté à un arbre de Guaba pour carrément couper deux grosses branches et prendre les fruits de Guaba (vous savez c'est le gros haricot que j'avais mangé au Pérou). On en a ramassé bien 50 Guabas, et sur le chemin du retour on en a mangé un tiers, distribué un autre tiers aux gens de la communauté qu'on croisait, et le dernier tiers était pour la famille de Esteban. Voilà pour cette matinée bien plus authentique, avec 4heures de marche dans la forêt à bien galérer pour avancer !


Après le repas du midi (un super bon poisson, plus exotique quand même, non ?), on est parti pêcher à la rivière avec le peu de motivation qu'on avait, bien épuisés de notre matinée.. C'est avec un filet lesté que l'on jette à l'eau et qu’on remonte lentement en espérant qu'un poisson soit prisonnier. Bon ça n’a pas du tout été fructueux dans notre cas, mais Esteban nous a expliqué que ça marchait mieux le soir, avec la nuit les poissons ne nous voient pas.


Donc on a passé le reste de l'après-midi à jouer avec Roumy et Maria, le perroquet et la perruche de la famille. Et aussi on a vu débarquer les touristes qui viennent voir le show qu'on a vu la veille, assez marrant quand on est de l'autre côté de la barrière..


Puis on est rentré à Baños avec un bus de touristes.

Ces deux jours dans la forêt amazonienne étaient vraiment super cool, surtout le deuxième honnêtement.

Là je suis dans le bus Latacunga, grosse ville près du volcan Cotopaxi où j'aimerai aller me ballader quelques jours en bivouac, mais je manque cruellement d'infos à ce sujet..